Barbier de Séville de Beaumarchais (Mise en scène par Eric Vigner)

Publié le par 1ES2 Loth 2009-2010

Ce soir, la 1ère ES2 et la 1ère L du lycée iront au Grand Théâtre de Lorient assister à la représentation du Barbier de Séville de Beaumarchais dans la mise en scène d'Eric Vigner. Ce spectacle s'annonce intéressant car la présentation annonce beaucoup d'originalité.

En voici quelques extraits :

 

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"Après une première expérience de création internationale d’une pièce classique ( Le Bourgeois Gentilhomme ; créé en 2004 à Séoul, en Corée du Sud), Eric Vigner s’est rendu à Tirana en avril 2007, pour y rencontrer les comédiens du Théâtre National de Tirana, et un pays, l’Albanie, qui, pendant 50 ans, a subi la tyrannie, l’isolement contraint, le repli sur soi (comme Rosine emprisonnée par Bartholo). De cette terre presque vierge de l’influence de l’Occident, il a retenu les femmes habillées tout de noir, les pêcheurs rentrés au port qui entonnent des polyphonies typiques du pays.

Sa décision de créer Le barbier de Séville à Tirana provient d’une photo, faite en 1870, alors que l’Albanie était sous occupation ottomane et que les révoltes se succédaient. L’un des chefs de l’insurrection, Myrto Dani, rencontra le photographe Pjetër Marubi. Il se rendit dans son studio, s’installa sous une verrière qui distillait une lumière naturelle et, vêtu de la jupe blanche traditionnelle, accoudé à un guéridon, il posa avec un ami face à l’objectif. 140 ans plus tard, Eric Vigner vit cette photographie exposée à Shkodra (petite ville située au nord-ouest de Tirana) et s’en inspira pour sa création, cherchant à mettre en résonnance l’histoire du Figaro de Beaumarchais, figure du peuple osant prendre la parole, avec l’histoire de l’Albanie, découvrant les promesses de la liberté ; faire vibrer l’éclat du blanc et la profondeur du noir des photographies dans l’espace même du théâtre. Et aussi essayer la puissance de l’abstraction et amener les comédiens hors des sentiers du jeu naturaliste (tradition russe dont ils sont les héritiers).

Le théâtre de Tirana offre des possibilités techniques modestes (un jeu de lumière restreint, un plateau tournant) ; mais celles-ci deviennent la clé de voûte d’une mise en scène qui se veut recherche, essai sur l’art cinétique, offrant aux personnages en noirs et blancs un écrin de dentelle, comme une boîte à musique.

Cette musique, on la retrouve dans les compositions du clarinettiste Fatos Qerimaj (« Michel Portal » albanais), qui cherche un point d’équilibre entre musiques traditionnelles et contemporaines ; rencontre entre l’Espagne de Séville et l’Orient de Tiran. On trouve aussi une autre grande tradition de la musique albanaise : les polyphonies.

Le décor et les costumes, en noir et blanc, s’inspirent donc de l’immense et très singulier patrimoine iconographique sur l’Albanie traditionnelle accumulé à Shkodra entre 1858 et 1936 par les Marubi, photographes de père en fils. A travers plus de 150 000 mises en scène photographiques, les Marubi ont constitué une une véritable œuvre ethnologique où apparaissent l’Albanie ottomane, puis l’Albanie indépendante jusqu’à l’occupation du pays par Mussolini et l’instauration de la dictature communiste en 1944.

 

 

 

 

 

 

Publié dans Théâtre

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